Mirza Duraković

Photographer | Filmmaker | Writer

STAPS...WHAT?

STAPS...WHAT?

STAPS...WHAT?

« Veux-tu les voir sourire et céder à tes vœux ?
Demande un esprit sain dans un corps vigoureux. »
– Extrait de la dixième satire de Juvénal, composée entre 90 et 127 après J.-C.

Le jargon universitaire regorge de sigles et d’acronymes. Parmi eux, « STAPS » désigne les Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, une formation pluridisciplinaire qui vise à développer des connaissances et des compétences approfondies dans les dimensions techniques, institutionnelles et scientifiques des activités physiques et sportives. Acronyme à cinq lettres qui sonne comme le rebond d’un ballon de basket sur le parquet d’un gymnase, le smash d’une volleyeuse, la chute d’un judoka ou le plaquage d’une joueuse de rugby, STAPS est la seule formation universitaire qui conjugue de manière obligatoire le développement physique de l’étudiant.e à celui de son intellect. Cette singularité précieuse a toutefois un prix : victime de son succès, la filière demeure chaque année une formation où l'accueil est en tension.

Depuis la rentrée universitaire 2021, le mouvement « STAPS oubliés » a multiplié les actions dans plusieurs villes en France pour dénoncer la faiblesse des moyens consacrés à un cursus qui a vu ses effectifs doubler en dix ans. Le déficit d’enseignants est chronique et les infrastructures sont insuffisantes. « Depuis la rentrée de septembre, la situation des UFR STAPS n’a jamais été aussi alarmante », décrit l’Association Nationale des Étudiants en STAPS dans un article du Monde daté du 12 octobre 2021. « Alors qu’un retour en présentiel est enfin possible, les amphithéâtres et les infrastructures sportives vieillissantes ne permettent pas un accueil sécurisé » et par manque de moyens, de nombreux étudiants ne peuvent pas suivre leur formation « dans des conditions décentes ». À l’approche des Jeux Olympiques de 2024 à Paris, la situation des étudiant.e.s en STAPS met en lumière la nécessité d'améliorer les conditions d’études des sciences et techniques du sport en France.

Ce projet est ma modeste contribution à cette cause.

Lié au sport depuis ma naissance en Yougoslavie – mes parents m’ont nommé Mirza en hommage au joueur de basketball du Real Madrid Mirza Delibašić – j’avais à cœur de valoriser une formation qui est souvent réduite à une voie vers le métier de professeur d’EPS, en dépit de ses multiples débouchés. Ce projet – qui a bénéficié du soutien de la Direction Vie de campus de l'Université Paris Cité (projet CVEC) – est également le fruit de ma rencontre avec un étudiant, Luka Fabe, membre du Bureau des Étudiants de l’UFR STAPS dont il a été l’un des vice-présidents. En octobre 2021, Luka m’a guidé à travers les couloirs de sa fac et m’a donné envie de raconter le quotidien des gens qui l’arpentent. De cours pratiques en cours théoriques, d’examens en TD, du BDE aux salles de sport, j’ai cherché à observer la vie de l’UFR à travers leurs yeux, et j’ai découvert une camaraderie, une sensibilité, une bienveillance, un esprit d’ouverture et un dynamisme uniques dans le paysage universitaire.

Mirza Duraković
Photographe

Instagram

Projet financé par la Contribution de Vie Étudiante et de Campus (CVEC)

d'Université Paris Cité

--

Cliquez sur une image pour découvrir les photos associées

Portraits
À chacun selon ses besoins
Théorie
Pratique
Avec le Bureau des Étudiants
Évaluations
Jeux de mains
Les risques du métier

--

Cliquez ici pour découvrir l'ensemble des photos

--

PORTRAITS

Mona, étudiante en L1

Chloé, Aurélie et Gwenaël, bibliothécaires
Agnès, enseignante de savate boxe française
Jonathan, étudiant en M1 MEEF

Mona, Jonathan, Sterenn, Ludovic, Ingrid, Joseph, Francisco... 22 portraits d'étudiant.e.s, enseignant.e.s et personnels de l'UFR. "On est une grande famille ici. On connait les profs, on parle beaucoup avec eux parce qu'on les croise beaucoup" explique Robin, étudiant en L2. L'UFR ne partage son campus avec aucune autre composante d'Université Paris Cité, ce qui renforce la cohésion et l'esprit de groupe au sein des STAPS, mais qui peut aussi parfois les isoler. A travers cette série de portraits, j'ai voulu mettre en lumière celles et ceux qui font vivre l'UFR au quotidien, dans leur environnement de travail ou d'études.

Cliquez ici pour découvrir l'ensemble des portraits

Retour au sommaire

--

À CHACUN SELON SES BESOINS

Dans un couloir du 3e étage du bâtiment principal de l'UFR
Un ballon de handball dans le gymnase Watteau
La fenêtre d'une salle de cours au 3e étage du bâtiment principal de l'UFR
Un volontaire participe à une expérience pour un projet de recherche

Des couloirs déserts à un casque de réalité virtuelle, en passant par des haies et des pistes d'athlétisme, 21 photos des installations et des équipements de l'UFR. "Tout n'est pas parfait dans le meilleur des mondes. On a des problèmes d'installations, de vétusté... Il y a aussi un manque de personnel administratif et d'enseignants. Ici on n'est pas les plus démunis, par rapport aux 50 ou 60 UFR STAPS qu'il y a sur le territoire national, mais on a quand même des limitations" explique le doyen Arnaud Ferry. Le bâtiment principal de l'UFR est un vestige de l'ancien collège de l’Immaculée-Conception, fondé en 1852 par des Jésuites et dont Charles de Gaulle fut l'élève de 1900 à 1907. L'Institut d’éducation physique, ancêtre de l'actuel UFR, a quant à lui vu le jour en 1928. À travers cette série de photos, j'ai cherché à plonger le spectateur au coeur du décor nu, délesté de la vie qui l'anime habituellement.

Cliquez ici pour découvrir l'ensemble des photos des installations et des équipements

Retour au sommaire

--

THÉORIE

Le professeur Bernard Andrieu en cours de philosophie du sport
La professeure Agnès Pacquelin en cours de savate boxe française
Le professeur Damien Vitiello en cours de physiologie
Un étudiant de L3 en cours de méthodologie des écrits

Physiologie de l'exercice, biomécanique, théorie de la boxe, philosophie du sport, méthodologie des écrits... 16 photos tirées de cours théoriques. "[En STAPS] on touche à beaucoup de disciplines scientifiques. C'est très varié, on fait de la psychologie, de l'histoire, de la physiologie, et tout ça orienté vers le corps et le sport" détaille le professeur Luc Collard. Les blocs fondamentaux comportent des matières scientifiques et des cours théoriques de disciplines sportives qui doivent être validés indépendamment des cours pratiques. Cette série de photos est un voyage assis sur les bancs de l'UFR, à travers des regards rivés sur des professeurs ou des copies.

Cliquez ici pour découvrir l'ensemble des photos des cours théoriques

Retour au sommaire

--

PRATIQUE

La professeure Florence Guérin (à droite) donne un cours de danse
Thaïmee et Sébastien, étudiants en L1 en cours de judo
Une étudiante de L3 en cours d'escalade
Luka, étudiant de L2 en cours de savate boxe française

Escalade, badminton, football, savate boxe française... 62 photos des étudiant.e.s en cours pratiques. "J'en vois beaucoup en Licence et même en Master qui craquent un peu. Il y a des moments dans l'année où t'es un peu fatigué, c'est l'hiver, t'enchaînes deux ou trois mauvaises notes... C'est un peu dur mais c'est le parallèle qu'on peut faire avec le sport. Il y a des moments où dans tes entraînements t'es nase, mais un entraînement ne reflète pas ton niveau. L'entraînement d'après, t'es sur un nuage. Il y a des jours où t'arrives pas à boxer, et il y a des jours où t'as l'impression d'être intouchable et je crois que c'est pareil avec les cours" raconte Jonathan, étudiant en Master 1. Les études en STAPS sont la seule formation universitaire où les cours pratiques de disciplines sportives sont obligatoires. À travers cette série de photos, j'ai cherché à capturer aussi bien le mouvement que l'intensité de leur effort, ainsi que les instants pédagogiques à travers les gestes de leurs enseignant.e.s.

Cliquez ici pour découvrir l'ensemble des photos des cours pratiques

Retour au sommaire

--

AVEC LE BUREAU DES ÉTUDIANTS

Un étudiant vote lors d'une assemblée générale du BDE
Sidney Attiogbé, joueur de handibasket invité par le BDE dans le cadre d'une journée de sensibilisation au handisport
Lise (à gauche), étudiante en L1, effectue une performance de gymnastique esthétique dans le cadre de la Journée du Sport Féminin
Accolade entre membres de la présidence du BDE au cours de la dernière assemblée générale de l'année

Des évènements sportifs aux assemblées générales, 13 photos en compagnie des membres du Bureau des Étudiants de l'UFR. "T'arrives et t'as la semaine d'intégration directement. C'est le BDE qui t'accueille, qui te présente l'université, qui te fait rencontrer un groupe de potes. Après t'as des parrains et des marraines qui te ramènent dans le local et tu mets vraiment un pied là-dedans" explique Mona, membre de l'équipe dirigeante du BDE. À travers cette série, j'ai cherché à donner un panorama des activités du Bureau des Étudiants et à souligner leur rôle dans la vie des étudiant.e.s de l'UFR.

Cliquez ici pour découvrir l'ensemble des photos du Bureau des Étudiants

Retour au sommaire

--

ÉVALUATIONS

Un étudiant range ses affaires après un partiel
Les enseignants et le personnel de l'UFR trient des copies d'examen
Des étudiants passent un examen dans le gymnase Watteau
Des étudiants planchent dans les dernières minutes d'un examen

La sanction de l'évaluation à travers une série de 8 photos tirées d'épreuves de partiels et d'examens. "Cette année c'est flagrant, la difficulté qu'ils ont à travailler, à être sérieux, à travailler en groupe parce que depuis deux ans ils suivent les cours au fond de leur lit avec une caméra ou un ordinateur. Les très bons sont très bons – la Terre pourrait s'écrouler ça ne changerait rien – mais le ventre mou est devenu plus mou et plus large" remarque la professeure Agnès Pacquelin. À travers cette série, j'ai cherché à capturer l'atmosphère des examens réunissant l'ensemble des étudiant.e.s (toutes années confondues) dans les gymnases de l'UFR.

Cliquez ici pour découvrir l'ensemble des photos d'examens

Retour au sommaire

--

JEUX DE MAINS

Une étudiante de L1 réalise une prise de judo sur un camarade
Une doctorante en STAPS examine les réponses d'un volontaire lors d'une expérience pour un projet de recherche
Un étudiant de L1 en cours d'escalade assure un camarade pendant son ascension
Un étudiant de L3 en cours de méthodologie des écrits

De la prise de judo à la mesure du pH de l'eau d'une piscine, 10 photos de mains d'enseignant.e.s et d'étudiant.e.s. À travers cette série, j'ai cherché à contourner la contrainte du port du masque sanitaire sur le visage des sujets pour capturer leur expression d'une autre manière, à travers des mains qui peuvent traduire le mouvement, le toucher, la force ou la minutie.

Cliquez ici pour découvrir l'ensemble des photos de mains à l'UFR

Retour au sommaire

--

LES RISQUES DU MÉTIER

Une étudiante de L2 blessée au poignet
Un étudiant de L1 en béquilles après une blessure à la jambe
Une étudiante en béquilles après une blessure à la jambe
Une étudiante en béquilles après une opération des ligaments croisés

Les organismes des étudiant.e.s en STAPS sont particulièrement sollicités, avec des contraintes d'organisation d'emploi du temps (liées à la disponibilité des salles de cours et des installations) qui obligent parfois l'administration à placer des cours pratiques de sports différents à la suite. "Ça arrive souvent dans les premiers jours de l'hiver, avant les vacances de Noël, et puis en fin d'année aussi. C'est là où il y a le plus de blessures" explique le professeur Paul-Jean Simon. Les blessures ne sont pas rares, et cette dernière série de 4 photos vient rappeler qu'il s'agit d'études exigeantes pour le corps.

Retour au sommaire

--

All photographs by Mirza Durakovic

©2022 Mirza Durakovic